Harmonium Alexandre Père et Fils [orgue à mains doublées 2 jeux 1/2]

Bonjour,

J'aimerais avoir votre avis pour un harmonium???
Il est noté sur la droite Orgue à mains doublées et pourtant en cherchant sur internet, ça ressemble plus à un harmonium.
Sur la gauche il est noté "Alexandre Père et Fils" "Paris"
Les boutons de gauche à droite:
- O FORTE
- SUBBASS
- S SOURDINE
- 2 BOURDON
- 1 COR ANGLAIS
- COUPLER
- 1 FLUTE
- 2 CLARINETTE
- C CELESTE
- VOX ANGELICA
- VOX HUMANA
- O FORTE

Je ne l'ai pas ouvert donc pas de n° de série.

A votre avis, combien pourrais-je le vendre?
merci

Tout d'abord bienvenue.

tam1805 a écrit:

Bonjour,
A votre avis, combien pourrais-je le vendre?

éternelle question.... Si vous visitez un peu le forum, vous verrez un peu toujours les mêmes réponses :
Outre la qualité de l'instrument, de sa rareté, cela dépend de l'état général, du travail de restauration à faire, des essences de bois utilisées, etc...
Sans photos (intérieur et extérieur), sans expertise minimale, impossible à dire.
Souvent, les vendeurs sont déçus de la valeur du marché, car il s'agit encore d'un marché de niche et surtout car les réparations sont souvent conséquentes.

Néanmoins, vous possédez ici un instrument intéressant, relativement rare, quoique modeste.
Malgré sa dénomination "d'orgue à mains doublées", il s'agit bien d'un harmonium. Mais "harmonium" étant une marque déposée, la maison Alexandre (une des plus importantes manufacture d'harmoniums) appela ses instruments "orgue-expressif". L'orgue à main doublée bénéficiait d'un brevet supplémentaire, permettant d'appeler l'octave aigüe du clavier en même temps que la touche enfoncée.

Ici, un article concernant la restauration d'un orgue à mains doublées à télécharger : http://www.harmonium.fr/pages/documentation---archives-de-la-revue.html


question aux membres : au vu de la dénomination (voix humaine, subass, coupler), ne peut-on pas penser à un instrument aspirant ?

Non, Bastien, malgré la dénomination des jeux, rappelant les reedorgans aspirants américains, les orgues à mains doublées Alexandre sont des soufflants, harmoniums dans le principe, mais souvent sans expression-pédale, dont le tirant est remplacé au centre par le "coupler" (appel d'octave aiguë sur tout le clavier).

Bonjour,

D'après la composition, il s'agirait du modèle figurant à la page 30 du catalogue de 1898, sous la dénomination "Orgue Type A".

En plus du système à mains doublées, ces modèles étaient pourvus d'une "boite sonore", sorte de boite expressive avec six jalousies, agissant sur les jeux arrière et avant.
Ce système est très efficace, même s'il ne remplace pas l'expression. Je l'ai testé sur mon modèle de 4 jeux et demi, l'éventail piano / forte est énorme.
En mode boite fermée, on a la douceur de timbre d'un aspirant. En plus, le meuble a le "look" d'un reed organ. La concurrence Anglo-saxonne a sûrement joué un rôle dans la conception de ces modèles.

A quoi correspondent les registres "Vox Angelica" et "Vox Humana" ?

Jean-François

Bastien Milanese a écrit:

TMais "harmonium" étant une marque déposée, la maison Alexandre (une des plus importantes manufacture d'harmoniums) appela ses instruments "orgue-expressif". L'orgue à main doublée bénéficiait d'un brevet supplémentaire, permettant d'appeler l'octave aigüe du clavier en même temps que la touche enfoncée.

La dénomination d'"orgue-expressif" est antérieure au dépôt de brevet par Debain. L'expression de ce type d'instrument est assurée par une pédale qui appuie plus ou moins sur le réservoir.

Les Alexandre ont appelé leurs instruments "orgue-Alexandre" mais cette appellation leur a été contestée ils les ont également appelés "orgue-mélodium".

Quant aux mains doublées, s'agit-il seulement d'une octave aigüe? je ne suis pas certain.

N'ayons pas peur, Alexandre est bien la plus importante manufacture d'harmoniums en France et de loin!

Si je me réfère à mon Alexandre de 4 jeux et demi à "Mains Doublées", le registre "Coupler" actionne bien l'octave aiguë.

Pour le numéro de série, je l'ai trouvé, sur ce modèle, sous le fronton du clavier.

Alexandrophile convaincu, je partage l'avis d'Escolore. Cette dynastie nous a laissé un patrimoine d'instruments bien construits avec des matériaux de premier choix (bois et ivoire d'excellente qualité) et en grande quantité donc souvent à un prix abordable.

C'est pour cela que j'aurais tant aimé percer le mystère de la descendance de cette illustre famille, si descendance il y a.

Bonsoir,

Le terme harmonium était breveté par le facteur Debain. Ses concurrents ont donc dû trouver des substituts. L'appellation orgue expressif était l'appellation d'origine et le terme "orgue" a longtemps suivi l'harmonium au point qu'on ait pu accoler les deux termes (cf. l'édition originelle de l''organiste" de Franck).

L'instrument qui fait l'objet de notre discussion fait penser à l'harmonium aspirant par ses dénomination de jeux. S'il s'agit d'un effectivement d'un type A , on pourrait encore davantage songer à un aspirant. Mais il doit effectivemnt s'gair d'un harmonium soufflant.

Je souscris à l'Alexandrophilie ambiante ! Même si certains instruments avaient une vocation d'instrument d'entrée de gamme, cela était clairement affiché, mais ils n'étaient pas pour autant mal construits. Quant à la production principale, elle est remarquable dans sa tenue et sa qualité de fabrication. Les instruments d'arts le sont vraiment, les instruments d'église sont solides et leur fabrication tient compte des contraintes d'hygrométrie, notamment. leur accessibilité est très bonne pour la maintenance. L'harmonisation ou plutôt les harmonisations sont bine typiques de la maison. Une grande maison.

Pour rebondir sur la quête de Jean-François Gervais, sait-on pourquoi la maison Alexandre a été cédée à Gaston Fortin (en 1911?) déjà repreneur de la manufacture d'orgues de Joseph Merklin dont il était issue et qui continuera la production d'aharmonium jusqu'en 1955. N'y avait-il pas de repreneur au sein de la famille Alexandre ?

C'est le grand mystère !
Avec Escolore, nous avons tenté d'élaborer un tableau généalogique de la dynastie Alexandre.
Malheureusement, nos travaux ont été très vite interrompus : la dernière descendante directe connue est la fille d'Edouard Alexandre :
Lucile Benjamine Alexandre, épouse Beer et décédée en 1921.
Je vous invite a consulter mon sujet "Sépulture et Généalogie des Alexandre" dans la rubrique "Discussion Générale". Il résume l'ensemble de mes recherches.
Je n'ai pas eu de réponse de la mairie d'Asnières sur Seine concernant l'acte de décès d'Edmond Moïse Sèches, beau-frère d'Edouard Alexandre et administrateur de la société.
Autre mystère non élucidé : le lien de parenté éventuel entre Isaïe Alexandre, né en 1804 comme Jacob Alexandre, fondateur de la firme et marié à Charlotte Dreyfus, démonstratrice des harmoniums de cette marque.
Cordialement.