Alexandre modèle B4, N°121258

Bon, sans doute quelques-uns d'entre vous auront remarqué il y a deux semaines un Alexandre à vendre à St Affrique (12).
Sachant que c'est précisément là qu'est ma maison de famille, et que le vendeur n'est pas inconnu de certains membres de ma famille...
J'ai récidivé, j'ai acheté cet instrument, pour une somme modique.
Du coup, là, ça devient vraiment très tassé dans ladite maison de famille.

Mais si le meuble a connu de meilleurs jours (je pense qu'il a trempé dans une inondation, vu sa provenance, et connaissant l'ampleur des inondations de 1992 dans cette ville), la partie instrumentale est complète.



Il s'agit donc d'un 4 jeux 1/2 avec percussion et double expression. Toutes les anches sont d'origine et semblent en bon état (il n'était pas facile à jouer... une seule pédale certains jeux bloqués...).




Les pompes sont à refaire,  feutres sont à changer, certains notes de la percussion ne marchent pas. je n'ai pas eu le temps de vérifier que les soufflets de la D.E. sont en bon état. Des grands classiques.
Plus ennuyeux, le sommier est fendu sur le medium du jeu N°4 :


Mais cela me sera une bonne expérience pour apprendre à réparer ça !
Je pense qu'une fois la partie musicale restaurée cet instrument fera le bonheur d'une amie pianiste professionnelle qui fait beaucoup pour l'harmonium dans sa région, si elle le veut bien.
Par contre le meuble est assez abimé, surtout en bas, et dépasse mes maigres compétences.
Mais pour connaître un autre instrument de ce modèle avec un meuble en bon état, je peux dire que ça vaut le coup de le faire restaurer par un bon ébéniste.


J'oubliais : deux des portes-chandelier et les deux consoles sculptées ont été volés... Classique...

et bien, quelques semaines de travail ... ou quelques mois, c'est selon!, mais avec percussion et double expression ça vaut le coup de s'y mettre.
J'ai envie de dire que si le sommier est réparable et les anches belles et bonnes, alors tout le reste viendra en son temps.
Bon courage.

Bon courage Mathieu, ça vaut le coup, j'ai remis en état le même, légèrement plus ancien (NS119541) c'est de la très belle fabrication. Votre instrument est de 1892 a priori.

Merci !
Oui, ça vaut le coup, c'est un bel instrument.
Je ne me fais pas trop de souci pour le sommier...
Car dans l'ordre des restauration, je m'attaque à un (autre) Alexandre 2MP, 4 rangs, probablement post-première guerre mondiale, dont le sommier n'a rien à envier aux canyons d'Arizona... Sans parler des produits divers qui y ont été déversés pour tenter de le réparer.
Quand j'aurai terminé celui-ci, je pense que, comme Jean-Yves, je serai au point sur le restauration de sommiers ! Et ces petites fentes ne me feront plus guère peur.

Bon courage, et bravo pour le sauvetage de cet instrument intéressant ! J'imagine que c'est là que les heures passées chez Louis Huivenaar vont être fructueuses !

Dans la série des réparations approximatives, voilà quelqu'un qui avait bien cerné comment résoudre le problème de compression des "boudins mauves" :

Mais auquel les subtilités de la D.E. avaient manifestement échappé :


Forcément, ça ne marchait plus si bien après...
Sans parler de l'étanchéité du gros feutre brut, très discutable.

je n'ai jamais vu de double expression, donc je ne peux juger de ce travail avec du feutre ni des conséquences, mais je reconnais que sur certaines fissures de mon pauvre sommier très malade, j'ai préféré coller directement dans la partie intérieure, pour l'étanchéité, une bande de cuir souple, récupérée sur d'anciens harmoniums. Plus rapide qu'un flipot et assez efficace, il me semble, quand la longueur dépasse les 20 cms. Après, je ne sais pas si c'est correct.

Pas de panique : le feutre, s'il n'est absolument pas étanche, est un excellent filtre à air ! ....quoique... une fois mité... !

Bon courage tout de même.

Désolé, Jean-Yves, j'ai été un peu sibyllin...
Donc, comme souvent, la compression des boudins et le séchage des bois à amené l'empilement Caisse à vent-Table des registres-Sommier à avoir du jeu, même crochets fermés.
Une solution élégante et non-traumatisante pour l'instrument, est d'apposer des bandes de peau sous la table des registres afin de suppléer à l'épaisseur manquante. Mais voilà, le réparateur, s'il a bien "intuité" ça (et je lui fais grace de l'emploi du feutre) n'a en revanche pas compris le principe de la Double Expression... qui est d'avoir basses et dessus sur des pressions différentes. Donc dans deux moitiés de caisses à vent distinctes (voir photo où on voit les deux D.E., basses et dessus, avec un boudin mauve entre les deux).
Là, il a juste posé une bande sur le pourtour. Très bien pour l'étanchéité générale, mais mettant en relation les deux demi-caisses, vu qu'il n'y a pas de séparation entre les deux.
Du coup, les genouillères de D.E. ne régulent plus leur demi-claviers, mais à la fois les basses et dessus, en moyenne de ce que font les deux genouillères. Un semi-raté, donc, car cela réduit à néant l'un des dispositifs les plus intéressants de l'harmonium.
J'espère avoir été plus clair dans mes explications...

oui, c'est plus clair. Merci.
Le jour où j'en verrai une en vrai, je comprendrai mieux ce système.