Alphonse Mustel a composé un certain nombre de partitions exclusivement destinées aux instruments produits par la manufacture qu'il a dirigée. Parmi celles-ci, les
Scènes et Airs de Ballet op. 24 ont été écrites après une tournée transcontinentale en Asie, durant laquelle Alphonse Mustel a donné un concert pour le Cercle français de Constantinople sur un orgue-célesta (modèle n° 11), le 6 mars 1898.
Il a rencontré un tel succès qu'il a été invité le lendemain pour une audition privée au palais d'Yildiz-Kiosk, résidence du Sultan Abdulhamid II, sur les rives du Bosphore.
Comme le voulait la tradition, le Sultan était caché derrière un moucharabieh et personne n'avait l'autorisation d'applaudir. Alphonse Mustel a d'abord improvisé sur l'hymne national turc puis joué tout son répertoire avant d'être interrompu par un serviteur, qui lui a témoigné la satisfaction du monarque, lui a donné une forte somme d'argent, la commande d'un instrument et une décoration honorifique.
Le voyage s'est poursuivi en Russie, avec un égal succès.
Prévoyant une nouvelle tournée asiatique, Alphonse Mustel a composé ses
Scènes et Airs de Ballet op. 24, partition dédiée au Sultan. C'est en avril 1900 que le musicien créa sa partition devant son dédicataire.
Il s'agit d'un ballet pour orgue-célesta en 9 parties enchaînées. S'il n'y a pas d'argument, les titres permettent d'imaginer une intrigue dans la lignée des
Contes des Mille et une Nuits.
J'ai enregistré l'intégralité sur l'orgue-célesta qui est chez moi, qui est également un modèle n° 11 et qui est légèrement plus ancien que la partition (1895). Je crois qu'il s'agit de la seule gravure complète de ce recueil (Joris Verdin avait enregistré des extraits dans un disque qui aura bientôt 30 ans).
Plus d'informations dans le prochain numéro de la revue de
l'Harmonium français.
I. IntroductionII. Marche-CortègeIII. IdylleIV. InvocationV. Ronde d'EnfantsVI. Pas de MenuetVII. Ronde de NuitVIII. Valse lenteIX. Bacchanale et Finale(J'aurais aimé revoir l'accord, mais je n'ai encore eu le temps d'entreprendre ce long et fastidieux travail...)