Un bel inconnu de 5 jeux 1/2 - percussion - double expression [Trayser]

Vue chez un facteur d'orgue, en cours de traitement contre les vers, voilà une bien belle pièce et surtout bien mystérieuse.
Pas (plus) de plaque de fabricant, des porcelaines qui ne sont visiblement pas toutes d'origine, une disposition des anches bien étrange, et surtout un décorum très travaillé.
Les chiffres présents semblerait indiquer le 9 septembre 1930 (à confirmer) pour la date de fabrication.

Une signature, "A. Feuillette", vous dira peut être quelque chose ...

Composition :
0 - Forte / 6 - Dolce / V - Voix Humaine / 4 - Basson / 3 - Clairon / 2 - Bourdon / 1 - Cor Anglais / P - Percussion
Double Expression / G - Grand-Jeu / M - Manual Coppel / E - Expression
P - Percussion / 1 - Flûte / [Céleste] / F - Flageolet / 4 - Hautbois / 3 - Fifre / J - Jeu doux / 0 - Forte

Merci Bastien pour toutes ces photos.
Ce bel inconnu est en effet très intrigant !

Le poignées et le tirage de jeux font un peu penser à Dumont & Lelièvre. Mais ce serait surprenant.
Ce ne serait pas la première fois qu'un facteur copie/soit copié par un autre, ou partage un même fournisseur.

On attend avec impatience le résumé de ces journées à St Créac, ainsi que des concerts.

Bizarre ces anches vissées sur un châssis commun !
Je n'avais jamais vu cela avant, s'agit il d'une technique connue ?

J'ai déjà vu cela sur des Schiedmayer.

C'est sans doute un Trayser.
Voir sur le site Gellerman, "database" et taper dans le dernier champ 4337. Ou sinon, Trayer dans le premier champ et faire défiler...

Je crois que tu as raison, Mathieu ! Chapeau !

Petite précision concernant ces anches dont la languette est vissée, et non rivée, sur une platine commune à une quinzaine d'anches : il était difficile de voir si elles sont montées sur une peau ou sur une espèce de pâte, mais en tout cas pas directement sur le bois vernis. L'étanchéité d'une telle platine nécessite évidemment cet intermédiaire.
L'ensemble platine/languettes n'est pratiquement pas oxydé, malgré l'état général plutôt défaillant.

Ceci dit, j'émets l'hypothèse qu'une fois cette étanchéité réalisée, il n'y a plus aucun problème concernant chaque anche individuelle et le résultat global peut en être amélioré... n'oublions pas qu'il s'agit d'un instrument d'art, avec double expression et percussion.

Oh, je n'ai fait que me renseigner auprès des gens qui savent...
D'ailleurs, il paraît que ce qui est appelé Double Expression n'en est pas vraiment une au sens habituel. A vérifier sur place.

Un très bel instrument, quoi qu'il en soit !

Plus de doute, c'est bien Trayser.
Cette vidéo (à 0'10'') nous montre la même disposition des anches. https://www.youtube.com/watch?v=UOcgs2Pfuio

et ici : http://www.harmoniumnet.nl/tech-trayser-webmaster-ENG.html

Et en accord avec ce lien, ce Trayser dont le numéro de série est 554 serait daté d'un peu avant 1870. Vu que j'ai relevé le numéro 512 pour celui présenté sur ce fil serait encore antérieur, ce qui ruine mon hypothèse de départ...

Mais c'était sans compter que je n'ai pas relevé le bon numéro... ce 512 n'est pas le numéro de série.

Suite à une remarque de Dominique, je viens de faire le lien entre la signature trouvée dans cet harmonium et ceci :


Inscrit au dos d'un des soufflets de la double-expression de mon Mélodian (car oui, je n'ai pas pu résister, et je suis en plein travail dessus, et oui, c'est finalement une double expression à part entière, mais d'un genre assez différent de ce que j'avais vu jusqu'alors...).

Il semblerait donc que le Monsieur A. Feuillette ait exercé ses talents dans la restauration d’harmoniums entre 1930 et 1960 inclus.
Le mystère reste entier...

Ben ça, c'est une trouvaille.

Si j'ai bien compris d'ailleurs la genouillère de droite fait ballancer la pression entre basse et discant , l'autre actionne des volets de forte.

Est-ce bien le cas ici?

En principe dans la double expression sur un instrument à pression, les genouillères contrôlent indépendamment la force du vent pour les basses et les dessus, toutes les nuances et contrastes sont donc rendus possibles. Le grand jeu est appelé soit par un tirant (instrument ancien), une genouillère centrale (malcommode entre les deux genouillères de double expression) ou la talonnière centrale (pratique et généralisée vers les années 1880-1890 dans les instruments d'art).

J'ai sorti l'idée d'ici:

http://blogharmonium.co.uk/2010/05/18/trayser-harmonium-at-fisher-house-cambridge/

"This model also has a “Double Expression” stop, basically a simple wind reducing device with no bass/treble division and rudimentary smoothing by a pair of pneumatics set into the windchest wall. Not to be confused with the complex device of the same name found in Mustels and other art-harmniums. On Double Expression the windflow is restored by opening the left knee lever, which also opens the Forté flaps. The right knee lever duplicates the Grand Jeu drawstop."

Chez Trayser il ne s'agit donc pas d'une "Double Expression" classique.
Il y a un tirant au milieu qui mets en action la génouillère de gauche.
Celle de droite est apparament l'appel du Grand Jeu.

Il serait très interessant de savoir si sur cet instrument on a un système similaire ...

Alors l'appellation de double expression n'est pas tout à fait juste dans le cas de ce Trayser, il s'agirait plus d'une sourdine générale.