Numérotation et datation

Je suis entrain de remettre en état un Alexandre de quatre jeux et demi, à mains doublées dont la composition de jeux est la même que l'orgue de type D du catalogue de 1898, avec un meuble ressemblant mais plus simple.
Sous la première et sous la dernière touche noire est inscrit le numèro 570. A quoi correspond ce numèro ?
Sous la planche extérieure, ouvragée située sous le clavier, il y a : 12/167. S'agirait-il de la date, c'est à dire le 167ème jour de l'année 1912 ? Ce qui ferait le 15 juin 1912. Au vue du style du meuble et au court historique que ma donnée la personne qui m'a vendu l'instrument, cette date est plausible. Merci de m'éclairer sur tout cela. Sinon, très belle fafrication, je suis toujours aussi admiratif de la précision mécanique et de l'ébénisterie de ces instruments, le tout pensé et fabriqué sans ordinateur, ni calculette. Seul le tissu tressé et enduit sous les touches a très mal vielli, je l'ai bien sûr remplacé par une bande de feutre de même épaisseur;

La production Alexandre s'établit aux environs de 130000 instruments... Il n'est pas impossible que le vôtre puisse porter le numéro 121167. Si tel était le cas, la comparaison du numéro avec celui d'autres instruments répertoriés ici ou là permettrait une datation approximative.

La numérotation n'est pas 121167, mais 12/167. Il y a un trait oblique entre le numéro 12 et le numéro 167, c'est pour cela que j'ai pensé au 167ème jour de l'année 1912. Qu'en pensez-vous ?
Par contre je n'ai pas d'explication pour le numéro 570 inscrit sous les deux touches noires à chaque extémité du clavier.
Concernant la remise en état, c'était trop beau, les boiseries sont intactes, quelle merveille de précision ! Le système de six volets pour le forté à la genouillère est fabuleux. Le système de mains doublèes à l'air de fonctionner à 100% (à verifier plus tard) Mais hélas, je viens de découvrir aujourd'hui que les feutres des soupapes de notes sont complètement dévorés par les insectes, je les ai donc enlevé avec la peau collée sur les feutres (impossible de dissocier la peau du feutre) et je dois donc découper des nouveaux feutres et nouvelles peaux. Heureusement je suis en vacances !

Question : d'après les évents sur l'avant, la forme du meuble, des genouillères le fait qu'elles contrôlent le forte, cet instrument est-il aspirant ou soufflant?

Il est soufflant. Les bourrelets ne sont pas en laine, entourés de peaux, de couleur violette comme à l'habitude, mais bleus, matière plus ou moins synthétique. C'est peut- être une technique employée sur le "tard" ?
J'aimerais vraiment connaître la signification de 12/167.
J'en profite pour une autre question : quelle est la différence entre le feutre et la feutrine ?
Je dois remplacer tous les feutres et peaux des soupapes de notes, j'ai trouvé chez Cultura du "feutre textile" de 3mm d'épaisseur, j'espère que ça fera l'affaire.
Enfin, où puis-je trouver du casimir d'1mm d'épaisseur ?
Merci

vous pouvez commander feutres et feutrines, casimir, etc... chez les Etablissements Guillemenot (Paris)

Merci beaucoup, pourriez-vous me donner leur coordonnée (adresse postale ou électronique ou N°) de téléphone) ?

Trouvé dans les pages jaunes :

Jean Guillemenot
fournitures pour réparation de pianos
85 r Pascal 75013 PARIS
01 43 31 03 47

Bonjour,
J'ai trouvé le terme "Boite sonore" écrit au crayon à papier, derrière chaque pédale. Qu'est ce que la "Boite sonore" ?
Est-ce le bloc comprenant les six volets de forté et le système de mains doublées, bloc se situant sous le bloc clavier ?
Dans le catalogue de 1898, la "Boite sonore" fait l'objet d'un supplément de prix de 100frs (voir orgue de type D, il correspond à la même registration que mon harmonium, avec un meuble moins haut, mais identique dans sa partie basse).
Merci.

Bonjour,
Existe-t'il un tableau récapitulatif des numéros de série des harmoniums Alexandre avec la date de fabrication correspondante, même aproximative ?

Ce tableau pourrait se faire d'après le "grand livre noir" des commandes, mais vu la quantité très importante (Escolore parlait d'environ 135000 instruments, toutes formes confondues!), soit le document pourrait devenir très volumineux s'il rentrait dans trop de précision.

Les orgues à mains doublées sont des instruments relativement tardifs (le brevet date de 1879). Ils ne présentent pas d'expression au sens traditionnel de l'harmonium) et copient peu ou prou l'esthétique du reedorgan (buffets à crédences, miroirs, sonorité tendant à se rapprocher de l'orgue à tuyaux. Les sonorités se rapprochent des standards d'Alexandre à l'époque, avec une différenciation marquée entre jeux de devant (fonds) et jeux arrières (anches).
Votre instrument ressemble au n° 164 du catalogue des années 1880, sans l'espèce de petit coffret sur le haut de la crédence.

Le n° 2 de la revue de l'Harmonium français (juin 2007) présente deux articles signés de Patrick-Alain Faure sur les orgues Alexandre à mains doublées. Je ne peux que vous encourager à le commander sur le site de l'association.

Concernant la numérotation de votre instrument, il pourrrait d'agir du modèle 167, avec la composition n° 12... et il y aurait alors un autre numéro de série? (hypothèse...).

Ce "grand livre noir des commandes" existe-t-il toujours pour les harmoniums Alexandre?
Il doit exister quelque chose de semblable pour les orgues Merklin mais quel rapport entre les deux (si ce n'est que la raison sociale Merklin était aussi propriété -un temps- des Ets Fortin?
Il ne serait pas si fastidieux que cela de noter par quel numéro de série commence chaque année de fabrication, une centaine de références et quelques heures de patience à peine...
Alors qui détient-il ce fameux grand livre?
Est-ce le propriétaire actuel de la maison Merklin? est-ce seulement un fantasme?

Il serait nécessaire de chercher d'éventuels descendants de la famille Alexandre, pour savoir au fur et à mesure des sucessions que sont devenus ces documents. Ce serait intéressant comme travail. Ensuite, je crois que le plus simple, si ce livre des commandes existait bien, serait de le reproduire tel quel.

Le recherche de descendants est toujours longue et fastidieuse et la plupart du temps, on débouche sur des impasses où il n'y a tout simplement plus de descendants. Et quand on en retrouve, ils n'ont pas ou plus de documents sauf très rares exceptions.
Celà dit, je fais ces recherches depuis presque 15 ans et n'ai que très rarement abouti.
Pour ce qui est d'Alexandre, il ne reste presque rien. Même la municipalité d'Ivry sur Seine ne possède aucun document et aucune archives sur la Manufacture.

De toute façon les Ets Fortin, qui je crois existent encore, possédaient le tableau réalisé avec les médailles (on le voit à travers la vitrine sur une illustration de catalogue) ils devaient avoir également les archives et semblent ne plus les avoir conservées. Il me semble que M. D. en parle dans sa thèse.