Datation des instruments Alexandre

Pour compléter l'excellent travail de nos amis d'Escolore, L'harmonium français se propose de collecter les numéros de série des harmoniums Alexandre, tout en précisant leur type (nombre de claviers, double expression, mains doublées, etc...), leur nombre de jeux ainsi que la date exacte de fabrication (si celle-ci peut-être retrouvée). Il faudra être très précis et ne transmettre que les éléments sûrs et vérifiés.
Nous publierons ensuite un grand tableau récapitulatif qui d'ailleurs ne demandera qu'à être complété à son tour.
En vous remerciant par avance de votre collaboration.

Patrick-Alain Faure
Président de L'harmonium français

Bonjour,
Très bonne idée, informations concernant mes Alexandre transmises à l'Harmonium français.
Serait-il possible de faire la même chose pour Debain ou d'autres fabricants ?
D'autre part, je n'arrive pas à envoyer un mail au musée d'harmonium de Saltaire, j'aimerais recevoir leur catalogue. Voici l'adresse dont je dispose : phil@harmoniumservice.demon.co.uk
Un forumiste peut-il m'aider ?
Cordialement.
Jean-François

Cette adresse marchait jusqu'à il y a peu, mais j'ai aussi reçu un message d'erreur la dernière fois que je l'ai utilisée.
Je leur téléphone dans les jours à venir pour me renseigner.

Merci pour votre aide, l'adresse mail a peut-être changé.
Je pense que leur catalogue doit être plein de renseignements sur les dates de fabrication des différents facteurs.

L'adresse internet où joindre Pam & Phil Fluke a en effet changé :
pamela.fluke( a t )btinternet.com

Remplacer le ( a t ) par un arobase.
Il faudra que je publie mes photos (N&B) du musée ici. Je vous en recommande la visite.

Merci pour le renseignement. Je vais essayer de me procurer leur catalogue. J'aimerais bien visiter ce musée, quelle est le moyen le plus pratique pour s'y rendre : voiture, train ou avion ?
Cordialement.
Jean-François

Je dirais : avion jusqu'à Manchester puis train jusqu'à Saltaire avec changement à Leeds. C'est à 15' de train de Leeds, 1h15' depuis Manchester, si je me souviens bien.
(Pour les horaires de train au Royaume Uni, voir National Rail Enquiries sur internet.)
Il y a aussi des compagnies low-cost arrivant à Leeds, mais je ne sais pas trop ni qui ni d'où...
La gare de Saltaire est en bas de la rue principale du village, sur laquelle on trouve le musée. Il y a d'excellents salons de thé dans cette même rue (mention spéciale pour les muffins anglais et les scones).
Mais à passer par Leeds, il faut aussi voir l'orgue de Leeds Parish Church (pas mal) et surtout l'orgue Schultze de Armley ( église St Bartholomew, une merveille).

J'ai la chance d'héberger Louis Huivenaar pour quelques jours, descendu des Pays Bas pour des relevés sur un harmoniums des environs de Toulouse.
Au sujet de la datation des harmoniums Alexandre, voilà un ou deux points intéressants dont il m'a fait part.
D'abord le double numéro. Je ne sais pas si cela a déjà été évoqué ici, mais il semble que le numéro le plus important soit celui de l'harmonium dans son entier, alors que le "petit" numéro est le numéro de production de la mécanique.
Ensuite, contrairement à ce que je pensais sur la foi de la plus ancienne date trouvée dans le sommier de mon harmonium, il semblerait que mon N°40037 date des environs de 1865.
Voilà un jalon de plus pour la datation.

J'en profite pour saluer la gentillesse et le savoir de Louis, qui n'est pas avare de son savoir, justement, et est un invité très agréable. J'essaierai de faire partager quelques trucs qu'il m'a expliqué quand j'aurai le temps, ainsi que de vous présenter les disques qu'il m'a gentiment offert.

S'il est toujours chez toi, passe lui le bonjour de ma part.

bonjour,
nouveau venu sur ce forum, je me risque à une question; j'avais déposé mon instrument en 2002 à l'église Saint-Georges de St-Juéry (Tarn) mais malheureusement l'humidité l'a fortement abimé; voir:

http://pagesperso-orange.fr/rmcks/harmonium/saint-georges.htm

je l'ai donc récupéré pour le nettoyer et remettre en état ce qui peut l'être, et j'ai relevé les numéros suivants: DN 55053 9882 ainsi qu'un nom au crayon: "CASTEL" OU CASTEX" ou ?

la plaque de verre indique 39 rue Meslay, et la composition est celle du modèle 12 du catalogue de 1898 (avec voix humaine et 2ème bourdon, ainsi que la trace d'accrochage de l'axe du levier de soufflerie au dos du meuble)

peut-on estimer la date de construction? je vois dans le message précédent la date 1865 pour un n°commençant par 40 donc afin de préciser la fourchette vers quelles années situer les 55...?

merci par avance pour toute réponse

Robert Ramackers

Bonsoir,
D'après les relevés d' Escolore et de Pamela Fluke sur les Alexandre, je dirais qu'un numéro 55... se situe vers 1867. J'ai un Alexandre numéro 60449 daté de 1868.
Je ne sais pas ce qu'en pense Escolore.
Ce travail de datation est entrain d'être complété par Patrick-Alain Faure. Il faut patienter.
Cordialement.
Jean-François

bonsoir,
merci pour ces précisions, je suivrai avec attention les recherches en cours, en attendant, je me suis attaqué au démontage et au traitement du bois très attaqué, je vais visiter les autres sujets pour y glaner des renseignements.
cordialement
Robert Ramackers

bonjour (post déplacé par l'auteur)

je complète mon post avec les différentes signatures trouvées:
une à coté de la soupape du cor anglais, il me semble pouvoir lire
"B 10 Juillet 1867" en fait, ce que je prenais pour une rayure est bien un 7, je l'ai rajouté au-dessous sur l'image...



ensuite, sur le bord du sommier, "B 22 janvier 67 ou 69



enfin deux autres signatures,
sur le flanc de la table des registres "Marcq"



et sur le pied droit, sous les colonnettes "Van Gilsec" ou Gildec ou...



tout ceci permettra-t-il de dater précisément l'insrument?

Voici une chronologie des numéros d'Alexandre ; elle reste bien évidemment à affiner, mais ça peut être une base de départ pour tous ceux qui possèdent des Alexandre.

Il semblerait qu'il ne soit pris ici en compte que le premier numéro ! A quoi sert donc le second ?

1851 : 855
1857 : 15213
1859 : 19391
1866 : 50256
1867 : 55488
1875 : 77913
1901 : 131123

Selon Louis Huivenaar, le second numéro concerne la mécanique, alors que le premier se réfère à l'instrument dans son ensemble.
Sans doute était-ce devenu nécessaire en raison du volume d'instruments fabriqués à cette époque ?

Pour ma part, je n'ai toujours vu apparaître qu'un seul numéro sans démonter entièrement l'instrument, celui qui figure sur la table des excentriques.

Suite à une question sur la datation d'un harmonium Alexandre assez précoce, je me suis dit qu'il serait intéressant de dresser un graphe à partir des quelques données présentes sur ce forum, afin de faciliter les datations à venir.
J'en ai profité pour faire une rapide extrapolation de la production annuelle, et corréler ça avec l'histoire de la maison.


Tout cela se goupille assez bien, mais du fait du peu de couples dates/numéros de série disponibles avec certitude, l'estimation de la production annuelle est assez approximative.
Je suis preneur de toute donnée supplémentaire, pour affiner tout ça !
Mais aussi d'autres remarques sur l'évolution des graphes en regard de l'histoire...

Grâce aux données fournies par Louis Huivenaar, j'ai pu établir un nouveau graphe avec plus de points.
cependant, ces données étant moins fiables (certaines contradictoires, d'autres vraiment douteuses), j'ai raffiné le tout pour obtenir ceci :


On remarque que le graphe de production annuelle est nettement moins lisible, quoi que toujours cohérent avec les données historiques.
D'une part, les pics qui apparaissent peuvent être dus à des problèmes d'intervalles de datation. Si je compte en 1855 un harmonium fabriqué en janvier et en 1856 un autre fabriqué en décembre, je double artificiellement la production annuelle...
Sans parler des éventuelles approximations d'une année ou deux possibles.
Ceci dit, ça reste lisible et cohérent.
Si vous avez des suggestions pour relier ces nouveaux chiffres à des faits connus de l'histoire de la maison Alexandre, ne soyez pas timides, faites la remarque !!!
Je me disais que le déclin de la production après la première faillite, outre cet accident de parcours, pourrait aussi être dû à la chute du second empire et à une période moins faste. Qu'en pensez-vous ?

Dans sa première thèse (voir site de F. van der Grijn) M.D. donne le numéro du mélodum de l'expo. de 1844: 1005.

Merci !
Cependant, attendu que j'ai dans mes listes un N°502 de 1846, un N° 969 de 1848 et un N°1461 de 1853, je penche pour une erreur de frappe, et si cet instrument s'intègre à la numérotation générale, c'est plus probablement le N°105 que 1005...

Autre élément de réflexion, un article anglais donne 110 000 instruments construits jusqu'en 1879.
Le catalogue Fortin (vers 1935) revendique 136 000 instruments vendus.
On ne connaît pas encore les dates de cessation des deux usines d'Ivry.

Info supplémentaire, j'ai retrouvé un article du "luth français" datant de juin 1856, et dans lequel Edouard Alexandre écrit :

Citation :

10000 orgues ont été faites par nous (les orgues de 100 fr. en dehors de ce nombre)

Sachant qu'en 1853 ils n'étaient que 1500, ça laisse songeur quant au développement exponentiel de ces années là...

Bastien, si ce n'est pas abuser, pourriez-vous poster un lien donnant accès à cet article ? Ou bien donner la marche à suivre pour le retrouver. J'aimerais le lire entièrement.
Merci beaucoup

Abuser ? C'est plutôt une erreur de ma part de ne pas l'avoir fait !
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57812835/f5.image.r (au milieu de la première colonne)

Merci Bastien,
Très éloquent l'article !