Debain & Cie à deux claviers n° 29695 - 38337

Petite visite par hasard dans une intéressante petite église... Et découverte d'un instrument non moins intéressant. Hélas, comme l'édifice d'ailleurs, il est laissé dans un certain abandon, servant de meuble de rangement (histoire bien connue).

Il s'agit donc d'un Debain (& Cie), n° 29695 - 38337, meuble en palissandre, 6 jeux 1/2, répartis sur 2 claviers, avec percussion. Bref, une bien belle bête.
En voici la composition :



Le premier clavier possède une sonorité beaucoup plus franche que le second. Ce dernier est vraiment très doux et très suave. On est en tout cas bien loin des sonorités presque vertes des Debain d'avant la mort du fondateur de l'entreprise.
L'instrument n'est pas en très bon état, mais rien de bien méchant à première vue. Les feutres sont dans un état étonnamment bon et quasi neufs.
La percussion semble totalement désactivée.

Précision : les "jalousies expressives" sont des volets de forte qui s'ouvrent plus ou moins suivant que l'on tire le registre à fond ou pas. J'avais déjà vu ce système sur le Richard haut de gamme dont j'avais parlé ici même.

Ne ressemble t-il pas à celui qu'on voit sur cette vidéo de Michel Chapuis ?

Et à celui de Saint Antonin Noble Val :

Olivier Schmitt a écrit:

Ne ressemble t-il pas à celui qu'on voit sur cette vidéo de Michel Chapuis ?

Pas tout à fait. Je reposte le Debain de Chapuis déjà postée ICI

Ces deux derniers s'en rapproche effectivement, mais sont visiblement plus anciens : doubles colonnettes pour celui de Saint-Antonin, signe d'avant 1870 d'après l'expérience (mais une surprise n'est jamais à écarter) et médaillon des années 1860 pour celui joué par Michel Chapuis.

Pour en revenir à notre instrument de départ, ce qui me semble intéressant, c'est la composition d'harmonium d'art "classique" lorsqu'on accouple les deux claviers, et aux possibilités multipliées lorsqu'on utilise les deux claviers séparés.

Autre chose : la couleur très noire du meuble. Il semblerait que cette finition soit un "effet de mode" à une certaine époque. Ces instruments noir se retrouvent chez tous les fabricants en petite quantité. question : quel bois se cache sous cette teinte ?

Je viens de repasser - un peu par hasard - revoir cet instrument.
Je me répond à moi même : sous le vernis noir il y a bel et bien un très beau palissandre.

Malgré l'inspection plus complète, je n'ai pas trouvé de date.









Mais voici à mon sens le plus intéressant : un détail sur le système de percussion. C'est effectivement un système un peu différent des Alexandre : au lieu d'une barre venant faire avancer les marteaux, on a des masselottes sur chacun. A étudier plus en détail.