Bonjour !
Et bienvenue sur le forum.
C'est un joli petit instrument de base, que vous avez sauvé.
Henry, je ne suis pas certain qu'en dépit de la mention "facteur" sur la plaque, ce ne soit pas plutôt un revendeur.
Il ressemble beaucoup aux modèles de chez Richard.
Il a donc deux ranges d'anches, qui forment deux jeux, coupés en basses et dessus (jargon de facteurs de claviers pour dire aigus).
Il y a un Cor Anglais/Flûte de 8 pieds et une Bourdon/Clarinette de 16 pieds.
Les pieds sont employés par similarité avec l'orgue. Sur un orgue un jeu de 8 pieds a le tuyau le plus long (donc le plus grave) qui mesure environ 8 pieds (2,5 m, grosso modo) et sonne à la même hauteur qu'un piano.
Les jeux de 16 pieds ont un Do grave de 5 m environ, et sonnent une octave plus bas.
Heureusement avec les anches libres, l'encombrement est bien moindre !
Les autres tirants actionnent des "mécanismes". Je ne sais pas s'ils fonctionnent, mais quand c'est le cas, cela donne ceci :
- les Fortés ouvrent des volets sur le côté du clavier où ils sont qui permettent d'obtenir un son un peu plus fort (d'où le nom) et plus "vert"
- la Sourdine ouvre une soupape avec un débit d'air limité sur le Cor Anglais, ce qui en diminue la puissance, surtout si on joue plusieurs notes. L'air étant limité, plus de notes = volume sonore moindre. Cela permet de ne pas noyer la mélodie jouée dans les dessus.
- L'expression "débraye" le réservoir, et ne laisse que l'air qui est pompé pour alimenter directement les anches. On peut donc faire toutes les nuances qu'on veut, pourvu qu'on maitrise bien le pompage (ça se travaille un peu au début). C'est ce qui fait le charme de l'harmonium : la maîtrise du son (avec les pieds, pour le coup !).
Le clavier qui se décale est un transpositeur pour pouvoir accompagner plus haut ou plus bas les chœurs et chanteurs sans avoir à transposer à vue les partitions.
Vu ce que vous décrivez, il y a de grosses fuites.
Je suppose que c'est (entre autres) entre la table des jeux (la planche avec les soupapes qui permettent de "choisir" quel jeux joue ou pas) et le sommier (le bloc de bois qui supporte les anches) vu ce que vous décrivez. Mais il y a maints autres endroits où ça peut fuir, c'est difficile à dire à distance.
En tout cas, il a l'air en assez bon état (sans préjuger de l'état intérieur) et ça vaut le coup de s'y intéresser !
Plutôt que du sopalin, le matériau utilisé pour combler l'écart entre le sommier et la soufflerie est de la peau. (Les marchands de cuir appellent ça du mégis, rapport au type de tannage). Exemple sur un instrument plus important :
Quand vous aurez un moment, des photos de l'intérieur seraient bienvenues aussi.
N'hésitez pas à chercher dans la rubrique "restauration" il y a beaucoup de photos et de commentaires qui vous aideront à trouver votre chemin.