Votre harmonium a-t-il une histoire à raconter ?

Salut ! Qui parmi vous a un harmonium avec une histoire ou une anecdote unique ? Partagez vos récits et faisons résonner les échos du passé de ces instruments incroyables. À vos claviers !

Oui, à Escolore, nous conservons le Mustel-Célesta intitialement commandé par Clarence Eddy de Chicago. Ce dernier, rentré en France avec son épouse fortunée l'a ensuite "rendu" au constructeur qui l'a d'abord revendu à une musicienne bretonne avant de le récupérer et de le céder à une famille auvergnate. Dans ce dernier lieu, il a échappé à un incendie puis a été acquis par un brocanteur qui nous l'a vendu à son tour.

Bonjour,

l'orgue-célesta Mustel que je possède a initialement été commandé par la veuve Pommery, pour son château des Rozais.

J'ai eu un Mannborg Style 17 de 1913 qui avait été spécialement commandé par la Duchesse D'Uzès, héritière des Champagnes Veuve-Clicquot, pour son château de Bonnelles (Yvelines). Elle fut la première femme à passer le permis de conduire ainsi qu'à avoir une amende pour excès de vitesse... Le château a ensuite été transformé en institution privée d'enseignement (où les garnements s'en sont donné à cœur joie dessus) et une partie du mobilier, dont cet instrument, a été sauvé par des mosellans à qui je l'ai racheté en 2007. Je l'ai revendu pour financer l'achat de mon Mustel classique.

Mon Mustel Classique était un Concertal qui a d'abord été placé dans une salle de danse, avant d'être revendu à Mustel, qui l'a transformé en 3C en 1943 à la demande du recteur de la basilique Notre-Dame du Saint-Cordon de Valenciennes, où cet instrument a servi aux répétitions de la maîtrise jusque dans les années 1960. Il a ensuite été racheté par le maire de Salesches et je l'ai acquis auprès de sa fille après son décès.

Mon orgue-célesta Mustel a été commandé par Pierre Joret, pianiste, compositeur et propriétaire du palais "Le Bardo" à Alger en 1913. Cet instrument y est resté jusqu'en 1924 (mort de Joret). Dans la succession, il s'est retrouvé dans la paroisse Saint-Louis de Vincennes, où il a demeuré jusque dans les années 2000, racheté par un facteur de piano, organiste et amateur d'harmoniums. Je le lui ai racheté après qu'il l'a restauré en 2021.

Salut ! J'ai un vieil harmonium qui appartenait à mon arrière-grand-mère. Elle jouait des hymnes tous les dimanches pour le village. Ça a toujours une place spéciale chez moi.

L'histoire de mon harmonium d'autant que j'ai pu la reconstituer, ce grâce au forum, prend racine au Mans chez le fabricant d'instruments Guillouard quand son Beau fils reprend l'affaire à sa retraite en 1866 après avoir épousé la fille de celui-ci.

Arnold Rodolphe Dolmetsch associe son nom à celui du père de son épouse (Le XIXe siècle n'est pas connu pour être tendre avec les femmes chef d'entreprise) et de Guillouard, on passe à Dolmetsch-Guillouard. A la fabrique originelle est lié un magasin de revente d'instruments. Son fils sera plus connu que lui d'ailleurs, il s'agit du fameux compositeur et résurrecteur de musique ancienne.

Habiter au 9-11 rue de la préfecture ne dissuade pas monsieur de pratiquer la combine dans son échoppe et quelque part avant 1881, date de son départ définitif de cette terre, il a dans son magasin ce qui sera au bas mot 140 ans plus tard dans ma salle à manger... Il fait sauter le médaillon du fabricant situé sur le couvercle maquille l'empreinte avec du placage et met son carton par dessus avec une jolie bordure et des clous épingles.
Joliment fait mon garçon, mais aujourd'hui, cela te vaudrait une petite visite de la DGCCRF et une probable fermeture administrative.



L'acheteur est doute une église un peu aisée: l'harmonium a deux jeux et demi, chose typique des instruments conçus pour accompagner l'office qui ne nécessite pas une harmonique importante, et certaines églises ont acquis des instruments plus petits. Monsieur le curé ou le représentant de la fabrique n'y voit probablement que du feu: Il a fallu un contre-jour en cette année 2024 pour découvrir la supercherie et le placage avait un peu travaillé...

Aux alentours des années 2000 il est dans une vieille maison du centre-ville de Lannion dans le Trégor ou il sera un peu bricollé pour continuer de sonner, la soufflerie étant un peu fatiguée. [Vu la déformation de celle-ci quand je l'ai eu], il est probable que l'un des supports manquait déjà ce qui ouvrit la caisse sur le côté, le scotch "structurel" qui fut mis sur les trous du soufflet tint son temps. Vingt ans plus tard il traverse le Trégor jusqu'à Morlaix dans le camion d'un Brocanteur.

Notre rencontre est du au hasard. C'est la révision de ma voiture qui m'amène à flâner dans cette brocante ou je vais de temps en temps et là je tombe dessus. Rêve ou cauchemard? Telle est alors la question car un tel instrument n'est pas à prendre à la légère. Je repense aux joies que des harmoniums de rencontre m'ont procuré, et je tente le coup (voir ici) en me demandant si je suis sain d'esprit.

Voiture, remorque, contact, vroom mode "voici le mois de mai ou les fleurs volent au vent": Je l'enlève le soir même et c'est parti en mode tracteur pour ne pas trop secouer l'ancêtre déjà éprouvé, en particulier sur ces de ralentisseurs lors de la traversée d'un certain village que je ne nommerais pas! Mode warrior activé (ça tombe bien il pleut dehors) et voilà les premiers tests une fois la soufflerie opérationnelle. Ravi.

La suite? J'ai ramassé les partitions de famille et repris un sport anticonsumériste qui consiste à transcrire mes chansons préférées pour les jouer avec mon nouveau complice qui remplace avec succès mon orgue électronique Brio 61P Jen dont l'électronique est sur le déclin...